Face

FACE

Création 2004

 

« Aucun artiste ne tolère le réel dit Nietzsche.
Il est vrai ; mais aucun artiste ne peut se passer du réel. La création est exigence d’unité et refus du monde. Mais elle refuse le monde à cause de ce qui lui manque et au nom de ce que parfois il est. »
L’Homme révolté - Albert CAMUS

 

Pour sa deuxième création, la compagnie a travaillé sur un dispositif assez singulier qui a mené vers une écriture scénique presque sans texte, essentiellement corporelle, en déplacements, souvent perçue comme une œuvre entre théâtre, danse et performance.

Face aborde crûment des sujets profonds : l'homme au bord du vide, l'homme qui se rattrape à l'autre pour ne pas tomber, l'homme dans sa douceur indissociable de sa cruauté.

Face est un jeu pour parler du monde qui s'éternise à essayer de s'expliquer, de se justifier, de se comprendre mais qui restera éternellement incohérent, paradoxal et incertain.
Alors, le jeu des comédiens est absurde, et vain. Comme chaque homme connaît sa fin et son incapacité à échapper à l'Histoire mais joue quand même à la vie et essaye d'être heureux, les joueurs de Face jouent au jeu comme ils peuvent et s'agitent à chercher un but qu'ils savent inexistant. Jouer à être là, attendre et résister à l'incompréhension.

Pour jouer à ce jeu, le travail de plateau a commencé par de longues improvisations de 24 heures dont ont été tirés les principaux matériaux du spectacle, orchestrés et chorégraphiés ensuite.
Ce conditionnement des acteurs a ramené le titre Face au premier plan : affronter sa personne, sa nudité d'âme et de corps, affronter la vie débordante, et la mort, combattre son image - c'est-à-dire l'assumer pour certains et puis l'oublier pour d'autres.

« Création démocratique », c’était le défi du premier spectacle, Plume : chacun en position de metteur en scène, la souveraineté appartenant à l’ensemble du collectif. C’était sa difficulté, son enjeu, son empreinte. Il en a été de même pour Face. Même si chaque jour nous nous confrontions à la difficulté de notre démocratie interne, à ses utopies, ses contraintes, ses violences, elle nous apprenais trop pour l’abandonner. C’était notre école de l’altérité, du politique, de la philosophie…

Montrer, démontrer, exhiber. Nous cherchions les mécanismes de l’être, les mécanismes de « civilisation » et ceux de « transgression » : un laboratoire de société qui se définissait avant tout par un rapport de soi à soi puis ( ou en même temps) de soi à l’autre.

 

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ÉQUIPE

Création collective de et avec
Romain Chelveder

Emilie Faucheux
Sébastien Foutoyet
Chloé Fourcault
Philomène Mitaine

Dramaturgie
Malwen Voirin Luchessi

Lumières
Sabine Charreire / Thibault Garnier

Costumes
Julia Didier

Coproduction Théâtre Mansart - Grenier de Bourgogne.
Soutien du Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC), du Conseil Régional de Bourgogne, et du Conseil Général de l'Yonne.
Avec la participation du FRAC Bourgogne.