HISTORIQUE
Après une suspension de 5 ans, c'est avec Médée Kali que la compagnie s’est remise en marche fin 2014.
Le Théâtre de Ume s’est inventé d’abord autour d’un texte, celui de Henri Michaux, Un certain Plume, créé collectivement en 2002 par trois comédiennes. Ce fut le départ de notre exploration des langages atypiques, à travers ce recueil de contes étranges dont l’écriture narrative nous obligeait à inventer la théâtralité manquante, à commencer par la distribution de la parole. Ce premier spectacle a rencontré un public enthousiaste. Plume a séduit par sa poésie, ses images oniriques, son esthétique et son dynamisme.
La profession nous accueillait et nous avons reçu dès lors le soutien des tutelles (Drac, Région, Département et ville).
L’équipe, qui s’est agrandie, répète tout l’été 2004 un second spectacle : Face, création sans texte, mise en scène collectivement à partir d’improvisations de 24h continues dans un espace scénique extrêmement cloisonné - sorte d’aire de jeu aux règles précises que chaque joueur devait respecter. Véritable laboratoire de recherche théâtrale, Face arbore une forme singulière entre théâtre, danse et performance. D'autres partenaires viennent alors vers nous comme le Frac, l'Athénéum et le festival Entre Cour et Jardin.
Après Plume, poésie transposée dans un espace théâtral, et Face, presque sans texte, surtout en corps, le langage s’affirme pour une forme - des formes – théâtrale(s) singulière(s). Deux projets naissent ensuite en 2006 : d’abord Opéra sur l'herbe, théâtre chorégraphique en jardin où des personnages échappés des musées des Beaux-Arts cherchent frénétiquement à recréer le Beau.
Puis suivra la création de Ma Solange, comment t’écrire mon désastre, Alex Roux de Noëlle Renaude, texte-fleuve sans personnage fixe - une écriture de l’oralité se nourrissant des « défauts de longage », des accents, des flots de paroles, de la parole obsessionnelle.
Fin 2007, nous avons eu besoin de nous arrêter. Il fallait prendre du recul, s'interroger librement sur ce qu'était le théâtre, y aller beaucoup, prendre le temps de penser, ralentir le rythme, et rencontrer d’autres mondes, d’autres réalités.
Après différentes expériences, rencontres, voyages et pratiques, le désir de remonter des pièces s'est imposé. Sous le coude, des textes : Gaudé, Tarkos, Rebotier, Barker.... La nécessité de reprendre l’activité de la compagnie s’est imposée.
2015, retour avec la création de Médée Kali, de Laurent Gaudé, création coproduite par le festival entre Cour et Jardins. L’accueil encourageant invite à poursuivre.
2017 : projet M.A.D., satire chevaleresque avec plus de 30 personnages, déployant un rire de farce qui échappe au désespoir mais qui montre l’impasse d’un fonctionnement sociétal. La pièce use du détour de l’épopée, du conte burlesque, de la fable satirique pour regarder le monde contemporain.
Aujourd'hui en 2019, Médée Kali poursuit sa route, tandis qu'un nouveau projet voit le jour, Croire aux Fauves de Nastassja MARTIN.